Cyberviolences conjugales : une recherche-action inédite

L’Observatoire régional des violences faites aux femmes du Centre Hubertine Auclert a réalisé en 2017-2018 une recherche-action inédite en France sur les cyberviolences conjugales. Elle vise à comprendre l’impact du numérique sur les violences conjugales.

MÉTHODOLOGIE

Cette recherche-action a été menée en 2017-2018 auprès de 302 femmes victimes de violences conjugales et 73 professionnel·les les accompagnant en Île-de-France. Elle a été réalisée avec l'appui de 15 associations, 5 unités médico-judiciaires (UMJ) et 2 associations d’avocat·es. Les données ont été collectées à l’aide trois questionnaires :

  • Auprès de femmes accueillies pour la première fois pour violences conjugales
  • Auprès de femmes déjà accompagnées
  • Auprès de professionnel·les les accompagnant (associations, UMJ, psychologues et avocat·es)
     

PRINCIPAUX RÉSULTATS

Les cyberviolences sont une forme supplémentaire et très fréquente de violences conjugales :

  • 80  % des femmes interrogées déclarent avoir reçu des insultes et injures répétées, et la moitié affirme avoir reçu des menaces de mort de leur partenaire (ou ex) via le numérique.
  • 7 femmes sur 10 ont déclaré qu’il leur a interdit de communiquer avec quelqu’un·e. La moitié déclare qu’il leur a déjà confisqué leur téléphone.
  • 21 % des femmes interrogées indiquent avoir été surveillées à distance via un logiciel espion. Cependant, ce chiffre est très probablement sous-estimé puisque les logiciels espions demeurent difficiles à détecter.
  • 62 % des femmes affirment que leur partenaire (ou ex) a exigé leurs codes d’accès à leurs espaces ou outils numériques.
  • 1 femme sur 3 déclare avoir été menacée par son partenaire (ou ex) de diffusion de contenus intimes et 16  % affirme qu’il a procédé à cette diffusion.

Les violences conjugales sont renforcées et facilitées par le numérique  :

  • Les outils numériques permettent à l’agresseur d’asseoir son emprise et d’assurer son impunité à travers la peur, l’humiliation et la possibilité d’intrusion permanente.
  • Cela renforce la vulnérabilité et l’isolement de la victime. Bien que les outils numériques s’avèrent très utiles pour les démarches et pour sortir des violences, 42 % des femmes interrogées ont déclaré avoir limité leur activité numérique.

Cette recherche-action a aussi permis de mettre en avant les difficultés rencontrées pour repérer et accompagner les femmes victimes de cyberviolences. Elle propose 7 recommandations concernant le repérage, l’accompagnement et le droit.

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