Les chiffres des (cyber)violences de genre

Les (cyber)violences sexuelles touchent 43 % des élèves ! Quasiment 8 filles LBT+ et 7 garçons GBT+ sur 10 en sont victimes.
 

LES CHIFFRES DES (CYBER)VIOLENCES DE GENRE
 

2025 : Etude inédite sur les (cyber)violences de genre chez les 11-18 ans
 

3 828 élèves scolarisées et scolarisés de la sixième à la terminale dans 14 collèges et lycées franciliens ont répondu à une enquête de victimation, coordonnée par le Centre Hubertine Auclert en 2023.

11 % des élèves ont été assignées et assignés au moins une fois à une orientation non hétérosexuelle et 2 % à une identité de genre trans ou non‑binaire. Il n’est toutefois pas possible de vérifier si les personnes assignées LGBT+ s’identifient elles‑mêmes de cette manière.

Afin de déceler les (cyber)violences subies à l’intersection des catégories de genre auxquelles les élèves s’identifient et celles de genre et d’orientation sexuelle qui leur sont assignées, l’étude retient cinq catégories : les filles non assignées LBT+, les garçons non assignés GBT+, les filles assignées LBT+, les garçons assignés GBT+ et les élèves non-binaires.

Cette méthodologie inédite a permis de mettre en avant que :

  •  85 % des élèves déclarent avoir été victimes d’au moins une forme de (cyber)violence.
    • La moitié des élèves déclare avoir subi au moins six victimations depuis le début de l’année.
    • 43 % des élèves ont subi au moins une (cyber)violence sexuelle.
  • Les filles subissent les (cyber)violences de manière disproportionnée par rapport aux garçons :
    • Être une fille augmente de 65 % le risque de subir des (cyber)violences psychologiques à haute intensité et de 57 % pour les (cyber)violences sexuelles à haute intensité .
  • L'assignation à une identité LGBT+ augmente quasiment 2 fois plus le risque de subir toutes les formes de (cyber)violences à haute intensité, qu'elles soient sexuelles, psychologiques ou physiques .
  • Les filles assignées LBT+ sont surreprésentées dans quasi toutes les catégories de victimations et sont ainsi les premières victimes du continuum des (cyber)violences de genre.
  • La mise en couple multiplie par deux le risque de subir des (cyber)violences sexuelles à haute intensité.
  • Les violences sexistes et sexuelles ont principalement lieu au sein de l’établissement scolaire, c’est le cas pour plus de la moitié des attouchements (agressions sexuelles), et peuvent être imbriquées avec des cyberviolences.
  • Les cyberviolences sexistes et sexuelles, telles que les atteintes à l’image intime touchent 7 % des élèves.
  • Les conséquences des (cyber)violences sont graves : les élèves qui ont subi des (cyber)violences psychologiques à haute intensité sont presque dix fois plus nombreuses et nombreux à se sentir mal dans leur établissement que les élèves n’ayant subi aucune (cyber)violence.
  • 26 % des victimes osent en parler. Parmi ces personnes, seulement 13 % se tournent vers les adultes de leur établissement scolaire.

Le cyberespace offre de nouvelles possibilités de diffusion des violences sexistes (insultes, moqueries, rumeurs), mais aussi aux violences sexuelles ou LGBTQIA+phobes, notamment en lien avec des photos et/ou vidéos. Ces (cyber)violences se propagent en ligne avec des effets dévastateurs, sans interruption, 24h/24.

En savoir plus sur l'étude

 
Ce n’est pas un phénomène isolé ni récent : en 2016, le cybersexisme touchait déjà 3 filles et 2 garçons par classe !
 

1200 jeunes entre 12 et 16 ans ont été interrogé·es dans le cadre d’une enquête coordonnée par le Centre Hubertine Auclert et réalisée par l'OUIEP en 2015-2016 :

  • 1 adolescente sur 5 a subi des insultes sur son poids (trop grosse, trop maigre, trop plate…), sa taille ou toute autre particularité physique et 1 garçon sur 8
  • 1 adolescente sur 8 a été l’objet de rumeurs sur son comportement sexuel ou amoureux, ce qui peut mettre en jeu sa « réputation » et 1 garçon sur 15
  • Les filles sont 2 fois plus nombreuses à avoir été forcées à envoyer un selfie intime, souvent sous pression de leur petit ami ou de leur entourage
  • 1 fille sur 11 a vu une photo ou vidéo intime d’elle diffusée sans son consentement
  • 1 fille sur 6 a reçu des SMS à caractère sexuel sans en avoir envie

Le cybersexisme est un prolongement des violences sexistes et sexuelles qui touchent déjà davantage les filles dans la vie réelle. D’après cette enquête, 30 % des adolescentes déclarent avoir subi des violences sexuelles « hors-ligne » dans le cadre scolaire (et 16 % des garçons).

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